Le dimanche, des malfaiteurs ont fait ce qu'ils voulaient et ce qu'ils savent le mieux, au domicile d'un pasteur répondant aux initiales G.L. Cette scène de banditisme se passe à Abatta, village-quartier moderne dépendant de la commune de Bingerville
En effet, rapportent nos sources, ce dimanche-là, le pasteur verrouille les portes de sa maison, et lui et tous les membres de sa famille prennent la direction de leur église. Il leur faut louer les bienfaits du Seigneur dont la présence ne leur a jamais fait défaut en tout temps et en tout lieu. Les siens et lui peuvent donc aller tranquillement louer Dieu, pendant que ce dernier s'occupe de la garde de leur logis.
Mais vraisemblablement, Dieu devrait être occupé à faire autre chose, que jouer les vigiles à leur domicile. Des adeptes de Lucifer vont donc profiter de la situation. Ainsi, personne n'étant à la maison, des bandits s'invitent au domicile du pasteur, après avoir escaladé la clôture.
Et donc, pendant que le guide religieux s’époumone à l'église où tout en sueur, il fait des louanges à la gloire de Dieu, et soutenu en cela par des fidèles tout excités lançant « Seigneur ! Seigneur ! », les bandits, eux, sont à la tâche.
Inspirés par le Diable qui les met ainsi en mission, ces malfrats scient l'anti-vol de la fenêtre de la cuisine. Un anti-vol qu'ils arrachent ensuite, avant de pénétrer dans la maison en passant par ladite cuisine.
Au passage, ils bouffent quelques restes de nourriture sur lesquels comptaient certainement comme bouffe, les habitants des lieux, une fois qu'ils seraient de retour. Ces scélérats affamés qui n'en ont cure, usent de leur côté, de leurs langues expertes de varan, pour déloger tous les grains de riz qui croyaient leur échapper, en allant carrément se camoufler au fin fond de leurs joues. Les malfaiteurs « bétonnent » le tout dans leurs ventres, en y faisant couler de bons verres d'eau. On les imagine, lâchant ensuite de dégoûtants rots, comme le ferait à la table de son supérieur, un invité malpoli, à l'éducation brumeuse.
Après s'être ainsi empiffrés, les cambrioleurs passent à l’essentiel des choses. Ils fouillent de fond en comble toutes les chambres de la maison, après avoir défoncé leurs portes. Ils n’épargnent rien. Tous les tiroirs et placards subissent le diktat de leurs mains baladeuses. Et cette façon peu catholique, leur permet de voler au domicile du pasteur, la coquette somme de 2 500 000 F Cfa. De l'argent avec lequel, ils s’évaporent dans la nature, sans être vus par personne.
De retour à la maison, de longues heures plus tard après l'église, le constat est amer pour l'homme de Dieu et les siens. La peine est double pour les pauvres. Ils ont perdu leurs sous. Ils ont aussi perdu leur « djaffe ».
Mais ce n'est pas bien grave. Ces gangsters-là, Dieu les voit, comme le diraient de gros païens qui, une fois dans les emmerdes, se rappellent que Dieu existe. Ce qui n'est heureusement pas le cas de notre infortuné pasteur et les siens qui préfèrent avec sérieux et forte croyance, se confier au Seigneur.
Néanmoins, parallèlement à la justice divine, ils saisissent la police dont des agents se rendent sur les lieux et procèdent à un constat d'usage, avant d'ouvrir une enquête. Une enquête dont les conclusions sont attendues.
KIKIE Ahou Nazaire
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