Malgré les efforts du régime nord-coréen pour éradiquer le christianisme, des témoignages de transfuges et de défenseurs des droits de l'homme révèlent que des groupes restreints et des individus continuent de pratiquer leur foi en secret.


Le régime de Kim Jong-un a intensifié sa répression, affirmant avoir « pratiquement exterminé » les églises clandestines. Selon le média dissident DailyNK, les autorités se vantent de leur contrôle total sur les institutions religieuses. Cependant, des militants comme Song Young-Chae, de la Coalition mondiale pour mettre fin au génocide en Corée du Nord, rapportent que des chrétiens continuent de se rassembler discrètement, malgré les risques encourus.

Des exilés témoignent que certaines sectes, qui existaient il y a des décennies, persistent à vivre cachées, se réunissant dans des maisons pour éviter d'être découvertes. Bien que l'article 68 de la Constitution nord-coréenne garantisse la liberté religieuse, en pratique, le régime surveille et réprime toute activité religieuse, la considérant comme une menace pour son autorité.

Dès leur enfance, les Nord-Coréens sont endoctrinés à vénérer la famille régnante, tandis que le christianisme est perçu comme une influence étrangère dangereuse. Les personnes religieuses sont classées dans une « classe hostile », ce qui entraîne des discriminations dans divers aspects de la vie sociale, y compris l'éducation et l'accès à l'emploi.

La répression religieuse s'est intensifiée depuis l'adoption, en septembre 2021, d'une loi interdisant les pratiques religieuses chez les jeunes. Bien qu'il n'existe pas de département spécifique pour la répression religieuse, les services de contre-espionnage considèrent l'activité religieuse comme un « crime anti-étatique » et mènent des enquêtes.

Les organisations internationales, telles que Christian Solidarity Worldwide, classent la Corée du Nord parmi les pays les plus répressifs en matière de liberté religieuse. Le rapport annuel de la commission sur la liberté religieuse souligne que le régime de Pyongyang voit la religion comme une menace existentielle, considérant les chrétiens comme des ennemis de l'État.

Les sanctions pour possession de matériel religieux, comme une Bible, ou pour participation à des pratiques religieuses non autorisées sont sévères, allant de la torture à l'exécution. Dans ce pays officiellement athée, quelques églises, comme celles de la Sainte-Trinité et de Changchung à Pyongyang, existent, mais elles ne permettent pas un culte authentique et ne servent qu'à donner une illusion de liberté religieuse aux visiteurs étrangers.

Pour de nombreux chrétiens, la pratique de leur foi implique des risques considérables, mais aussi une conviction profonde de participer à une résistance spirituelle. Eunju Kim, une réfugiée nord-coréenne, souligne que l'église à Pyongyang n'est qu'une façade, tandis que certains continuent de célébrer des offices en secret, défiant ainsi le régime.

En 2024, trois missionnaires sud-coréens capturés en Corée du Nord demeuraient emprisonnés après plus d'une décennie, illustrant les dangers auxquels font face ceux qui choisissent de vivre leur foi dans ce pays. 

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