La répression religieuse en Chine prend une nouvelle ampleur avec des opérations policières menées dans plusieurs régions du pays. Plus de 1 000 agents ont été déployés à Yayang, dans la province du Zhejiang, du 13 au 17 décembre 2025, dans une campagne de persécution ciblée contre les chrétiens. Cet événement marque l’intensification de la répression contre les groupes religieux non enregistrés et indépendants, principalement à l’encontre des églises chrétiennes.


Dès le 15 décembre, le SWAT (unités d'élite anti-émeutes) a mené un raid sur l'église « Yayang Assembly », arrêtant plusieurs dizaines de personnes, dont des membres clés de la communauté chrétienne locale. Ces opérations ont été menées avec une violence inouïe, et les routes menant à l'église ont été bloquées, empêchant les croyants d'accéder à leurs lieux de culte. La police a également procédé à des perquisitions dans les domiciles des détenus, confisquant des biens personnels et des documents religieux. Au total, 18 arrestations formelles ont été effectuées, mais les autorités n'ont fourni aucune information supplémentaire sur l’enquête en cours, rapporte ChinaAid.

L'incident a pris une tournure encore plus suspecte avec l’apparition de feux d'artifice inhabituels le soir du 15 décembre, illuminant la place du gouvernement de Yayang. Bien que les autorités aient expliqué qu’il s’agissait d’une célébration pour lutter contre la criminalité violente, plusieurs observateurs et habitants locaux ont émis des doutes sur ce prétexte. Selon les témoignages, ces feux d'artifice ont servi à détourner l'attention de la répression en cours. Plusieurs chrétiens ont rapporté que les interventions policières ont été accompagnées de manipulations d’information sur les réseaux sociaux, où des commentaires politiques ont été publiés pour masquer la vérité.

Deux figures clés de l’église locale, Lin Enzhao (58 ans) et Lin Enci (54 ans), ont été particulièrement ciblées dans cette campagne. Les autorités ont émis un avis de recherche les désignant comme des "suspects principaux" dans une organisation criminelle non précisée. Ces hommes, respectés au sein de leur communauté, ont été visés principalement pour leur résistance à la démolition des croix chrétiennes et leur opposition à l’installation du drapeau du Parti communiste chinois dans les lieux de culte, une pratique imposée de manière coercitive par les autorités locales.

La situation a pris une tournure plus grave après l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir, qui a renforcé la répression des religions non enregistrées, en particulier les églises chrétiennes. Depuis 2018, des églises telles que l'Église de Sion à Pékin ont été fermées, et leurs membres ont été accusés de violations des lois sur les réseaux d’information. Les sermons en ligne et les activités religieuses non autorisées sont désormais considérés comme des actes criminels, et ceux qui s’engagent dans ces pratiques sont fréquemment arrêtés et emprisonnés.

En dépit de la répression, les églises clandestines en Chine continuent de croître, notamment l’Église de Sion, dont les membres se sont tournés vers des plateformes en ligne pour échapper à la surveillance du gouvernement. Cependant, même cette activité a été réprimée par les autorités, et plusieurs membres ont été accusés de "d'utilisation illégale des réseaux d’information".

Le pasteur Kim Tomorrow, de l'Église de Sion, a continué de mener ses activités religieuses via des plateformes comme YouTube et WeChat, mais il est constamment sous surveillance. Sa famille, dont sa fille Jin Tingya qui vit aux États-Unis, a confirmé que les répressions ciblées continuent d'affecter les membres du groupe.

La répression des chrétiens en Chine, qui dure depuis plusieurs années, est désormais considérée comme la pire depuis 40 ans, selon Bob Fu, fondateur de l’organisation China Aid, qui défend la liberté religieuse et les droits de l’homme en Chine. Avec l’extension de cette répression à la propriété privée, les églises domestiques et même les familles chrétiennes, la situation semble de plus en plus grave pour les communautés religieuses en Chine.

Dans ce contexte, des activistes religieux appellent à un soutien international plus fort pour les chrétiens en Chine et pour la liberté de croyance dans le pays. La Chine continue d’appliquer un contrôle strict sur les activités religieuses non enregistrées, forçant de nombreuses églises et leurs membres à pratiquer leur foi dans la clandestinité, loin des regards des autorités.

Cette répression contre les chrétiens chinois et d’autres groupes religieux non enregistrés reste un sujet de préoccupation majeur, les militants religieux appelant à la fin des violations des droits fondamentaux et au respect de la liberté religieuse dans le pays.
 

retour