| |
ACTUALITE
Date de publication : jeudi 19 octobre 2017 - Source : lemonde.fr BrésilLe maire évangélique de Rio de Janeiro censure une exposition sur la diversité
Soutenu par des groupes ultraconservateurs, Marcelo Crivella a réussi à mettre un terme à l’exposition « Queermuseu » et ses hymnes à la diversité.
A ceux qui imaginaient que le pasteur évangélique laisserait ses convictions morales à la porte de la mairie de Rio de Janeiro, Marcelo Crivella vient d’offrir un démenti cinglant. En vidéo. Dans un film d’à peine une minute, diffusé début octobre, cet évêque de l’Église universelle du royaume de Dieu à la tête de l’ancienne capitale brésilienne depuis janvier 2017 laisse parler cinq Cariocas. Le premier, jeune métis, entame : « Je ne veux pas à Rio de Janeiro d’une exposition de zoophilie et de pédophilie. » Les autres acquiescent, répétant à tour de rôle « moi non plus » avant que l’édile, enjoué, conclut : « Vous voyez, à Rio on ne veut de pas de cette exposition. Si elle doit avoir lieu au MAR [mer en portugais et acronyme du Musée d’art de Rio], ce sera au fond de la mer. » Dans le milieu de l’art, on aimerait en rire, mais on s’étrangle. L’exposition dont il est question, « Queermuseu », mettant en scène la diversité dans les arts visuels, réunit des artistes tels Candido Portinari, Lygia Clark, Bia Leite ou Fernando Baril. Elle devait s’ouvrir le 11 novembre. Les accusations de promotion de pédophilie ou de zoophilie font référence à certaines œuvres jugées tantôt « offensantes » tantôt « libidineuses » par certains Brésiliens. Ainsi de Travesti de lambada e deusa das águas (travesti de Lambada et déesse des eaux) de Bia Leite montrant deux enfants, dont l’un est visiblement travesti, perçue comme « un appel à la prostitution infantile » ou encore de Cena de Interior II (scène d’intérieur II) d’Adriana Varejão, dénonçant le comportement des colons portugais, vue comme une invitation à l’amour bestial. L’interprétation singulière de ces travaux artistiques est le résultat d’une campagne menée par des groupes ultraconservateurs dans laquelle s’est engouffré le maire de Rio de Janeiro. La facette ultraconservatrice du pays A l’origine, une vidéo, déjà, réalisée par l’un des visiteurs de l’exposition parrainée par la banque Santander qui se tenait alors à Porto Alegre, capitale de l’État de Rio Grande do Sul, dans le sud du pays. Vu plus d’un million de fois, le film amateur titré Exposition criminelle, Santander criminel montre les œuvres accompagnées de commentaires tels « quelle porcherie » ou « après avoir détruit le genre, ils pervertissent la famille », en rappelant que la loi brésilienne interdit d’offenser les religions. LIRE LA SUITE retour QUE PENSEZ-VOUS DE CET ARTICLE
VOIR AUSSI
Samaritan's Purse apporte, au nom de l'amour de Jésus, plusieurs dons aux survivants de la guerre au Soudan Une femme est guérie de la paralysie et saute de joie en adorant dans une église du Brésil Aux Pays-Bas, 1 700 musiciens chrétiens chantent des psaumes, des hymnes et des louanges dans une église Après l'annonce du décès du chantre KODA au Ghana, la famille brise enfin le silence L'Église des Assemblées de Dieu baptise plus de 3 mille personnes au Mexiqque
|
|
|