Le pasteur fait l’objet d’accusations d’incitation à la violence et de subversion. Ce sont là les mêmes chefs d’accusations soulevés lors de ses manifestations sous le régime Mugabé. Le pasteur affirme son désespoir face à ce nouveau régime.

Selon les agences locales, il aurait affirmé : « Nous pensions que les choses changeraient après Mugabe mais nous avons remplacé Mugabe par un autre Mugabe", a déclaré Mawarire, 41 ans. "Cela me brise le cœur… mais nous allons continuer à nous battre ».

En novembre 2017, Mawarire a aidé à mobiliser des milliers de Zimbabwéens dans les rues de la capitale, Harare, pour exiger la démission de Mugabe à la suite d'une intervention de l'armée qui a mis fin au régime de 37 ans du dirigeant.

Les nouvelles accusations ont eu lieu en janvier après que le pasteur Mawarire et Peter Mutasa, président du Congrès des syndicats du Zimbabwe, la principale organisation syndicale du Zimbabwe, aient conjointement publié une vidéo sur des sites de réseaux sociaux en janvier, appelant les Zimbabwéens à rester chez eux lors d'une manifestation pacifique contre le président Mnangagwa. Suite à la hausse prévue du prix du carburant - une hausse de plus de 150%.

L'augmentation intervient à un moment où l'économie du pays s'effondre et où la majorité des Zimbabwéens sont sans emploi et vivent bien au-dessous du seuil de pauvreté.
Après cet appel, des Zimbabwéens sont descendus dans la rue, tandis que les autorités ont bloqué Internet et tiré sur les manifestants, faisant plus d'une douzaine de personnes, selon l'Association des médecins pour les droits de l'homme du Zimbabwe.

Des centaines de personnes ont été blessées et certaines femmes ont été violées, tandis que plus de 1 000 personnes ont été arrêtées, selon des groupes de défense des droits civils et le principal parti d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique, dirigé par Nelson Chamisa.

Pendant ce temps, Mawarire a été arrêté le 16 janvier et emprisonné dans la prison à sécurité maximale du pays jusqu'à ce que la Haute Cour le relâche sous caution deux semaines plus tard.

Face à une incarcération imminente, Mawarire a déclaré qu'il continuerait son opposition au régime et continuerait d'encourager les Zimbabwéens peu importe ce qui lui arriverait, car il n'a d'autre choix que de continuer la lutte, a-t-il déclaré.