Au Nigeria, les chrétiens ont une nouvelle fois été la cible des bergers peuls musulmans, à travers le pays et ce lors des célébrations du Nouvel An. Plusieurs morts sont à déplorer et de nombreux blessés.

Lors des célébrations du Nouvel An, des jeunes musulmans ont attaqué les fidèles de 4 églises d’Ilorin, la capitale de l’État de Kwara. Selon le CAN, des femmes ont été violées. Plusieurs bâtiments, articles religieux et véhicules ont été détruits. Les assaillants ont également dépossédé certains fidèles de leurs objets de valeur.

À Omuku dans l’État de Rivers, des présumés bergers peuls ont ouvert le feu sur des fidèles qui revenaient d’un service la veille du Nouvel An. 16 morts et plusieurs blessés sont à déplorer. L’ONG Stefanos Foundation affirme, cependant, que le nombre de morts est plus élevé.

Le 1er janvier, des bergers peuls auraient envahi 5 communautés dans l’État de Benue, tuant 50 personnes et blessant plusieurs autres. Des assaillants lourdement armés ont attaqué une banlieue des villages Ayilanmo et Turan alors que les résidents se trouvaient à l’église. Les villages Tomatar et Umenger n’ont pas été épargnés. Le gouverneur de l’État, Samuel Ortom, a déploré ces actes barbares.

« Tant de maisons ont été incendiées. Tant de personnes ont été tuées. Certains sont toujours portés manquants… Les gens ont été massacrés comme des animaux. »

Dans le sud de Kaduna, le village d’Ark pleure la mort de son chef Gambo Makama et son épouse qui était enceinte. Le couple a été abattu par des hommes armés la veille du Nouvel An. Les assaillants ont également mis le feu à la maison et brûlé le véhicule du chef.

Le 22 décembre, 4 personnes ont été tuées et 8 autres blessées dans le village de Nidem où l’on chantait des chants de Noël. La veille de Noël 6 personnes ont été tuées par des hommes armés à Anguwan Mailafiya. Le 28 décembre des militants peuls ont attaqué le village de Tamboh Jimoh faisant 1 mort et 4 blessés, soit le même bilan que l’attaque perpétrée 3 jours plus tôt dans la même zone.

Le 2 janvier, Yohanna Kukah, un dirigeant d’Ikulu au sud de Kaduna a été enlevé dans sa résidence privée à Anchuna. Selon le témoignage de Samuel Kukah, le frère de la victime, une vingtaine d’hommes lourdement armés ont pris d’assaut sa maison et « ont saisi tous ses combinés et ceux appartenant aux membres de sa famille, ont rassemblé son argent et l’ont emmené ».

Le président nigérian, Muhammadu Buhari, a qualifié ces actes d’« inacceptables ».

« Vous ne pouvez pas tuer pour plaire à Dieu, et je sais qu’aucune religion ne tolère la prise de la vie d’une autre personne au nom d’un mouvement religieux. »

Il a également annoncé que des mesures seront prises afin de mettre un terme à tous ces massacres.

M.A.G. 

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