Ichretien.com : Pensez-vous qu’il soit nécessaire d’évangéliser les musulmans ?
Prophète Jean Marie Tiacoh : L’évangélisation des musulmans est une nécessité dans le sens où la croix de Christ a été donnée pour le salut de l’humanité. L’évangile du salut est aussi destiné aux musulmans. Nous avons un grand travail à faire au niveau de nous les évangéliques en particulier et cela pour faire passer l’évangile aux bien-aimés musulmans, ils sont les brebis du Seigneur qui se retrouvent hors de la bergerie pour le moment.

Nous avons parmi eux des gens que Dieu a déjà choisis pour son service. Vous savez, le musulman à soif de Dieu. Regardez la fréquence de leur prière dans la journée, ce sont cinq fois par jour qu’ils prient sans compter d’autres exigences qu’ils s’efforcent de remplir. Cela démontre que nous devons leur apporter l’eau fraîche qui est l’évangile. Nous devons le faire dans une attitude d’amour et plein d’humilité.

Dites-nous? qu’est ce qui rend l’évangélisation des musulmans assez complexe ?
Des obstacles se dressent sur le chemin de l’évangélisation des musulmans, rendant complexe la tâche, nous avons d’abord le fond théologique de l’enseignement du coran relatif au fils de Dieu. Il y a une polémique autour de Jésus-Christ, sur sa divinité. Pour le chrétien, cela ne souffre d’aucun doute, mais pour le musulman, c’est un scandale.

Jésus est vu comme un homme et non comme Dieu. En réalité, c’est dans une grande ignorance que cette polémique est encore entretenue par les deux camps d’ailleurs. Dans le fond, beaucoup de musulmans trouvent le salut à travers le coran. En lisant le coran, celui-ci les renvoie à la bible, en leur conseillant d’interroger les hommes du livre quand ils ont des doutes. Les « hommes du livres », ce sont ceux qui ont la bible.

Il y a aussi le fait que l’attitude de part et d’autres se fasse dans une atmosphère d’hostilité. Je pense que le chrétien ne devrait pas suivre ce genre de provocations qui peuvent venir de l’autre côté c’est-à-dire des musulmans.

Tant que l’évangile est apporté sous l’angle de ce que Dieu a fait pour nous, non pas ce que nous avons fait pour Dieu, avec beaucoup d’humilité de notre part ; je pense que nous devrions triompher de la majeur partie des obstacles qui peuvent survenir. Plusieurs obstacles sont là tels que l’aspect théologique, la relation interpersonnelle et bien d’autres choses encore, mais il faut que nous en tant que chrétien puissions accomplir notre rôle de témoin de Christ. Le mot témoin signifie martyr et donc nous devrons accepter de porter la croix. Acceptons les injures et les rejets des musulmans afin de pourvoir les gagner. Le musulman le plus fanatique est un potentiel témoin du Seigneur pour la cause de l’évangile.

Pensez-vous que l’Eglise soit assez outillée pour ce genre d’évangélisation ?
L’Eglise est outillée dans le sens d’équipée. Elle a les moyens, elle a le Saint-Esprit et elle a la parole, car la parole est une semence puissante. Cependant, l’encadrement ou la suite du travail qui est aussi très important pour l’affermissement des musulmans convertis, est le moment où le chrétien pèche par manque d’amour ou de sacrifice.
Quand nous voyons un musulman qui est abandonné par sa famille, souvent battu et dépouillé de tout, très peu sont les familles chrétiennes qui les acceptent avec elles. C’est pour tout cela que certains ont créé des structures d’accueils, mais les moyens manquent pour soutenir ces structures. On peut dire qu’on commence le travail, mais on ne l’achève pas. Nous devons donc mieux nous organiser afin de remédier à cet aspect.

Quel est l’appel que vous pourriez lancer à l’église face à ce problème ?
L’Eglise doit inscrire au chapitre de l’évangélisation, une priorité d’ordre sociale pour l’encadrement des musulmans et toute autre personne sujet à un rejet à cause de sa foi. L’accompagnement social, éducatif et professionnel est important.

L’Eglise doit être prête à recevoir toute personne qui vient à elle, de sorte à lui communiquer la parole de Dieu qui balaie tout ce qui est ténèbres. Si nous donnons le minimum et que nous créons les conditions favorables pour ces personnes qui viennent, beaucoup seraient des acteurs de développement de la société. L’Eglise ne donne pas le travail, mais elle incite au travail !

Un mot de fin !
Le sujet est préoccupant surtout pour l’Afrique de l’Ouest où nous nous trouvons avec le phénomène de Boko Haram, qui est assimilé à l’islam. Certains frères musulmans s’en plaignent et se dissocient de telles pratiques qui désorganisent la société. Nous devons prier pour nos frères musulmans, nous devons par notre façon de vivre, qui dégage l’amour de Dieu, éclairer cette communauté. C’est à nous d’aller vers eux en utilisant la bonne méthode, la bonne approche, en créant le cadre de l’accompagnement et de l’encadrement idéal pour que lorsque ces musulmans viennent à Jésus, ils puissent dire qu’ils ont trouvé le vrai chemin. Je fini par ces mots à l’Eglise : Levons-nous pour être des témoins de ces derniers temps, pour le salut du grand nombre de musulmans !

 Ethan