Selon le dictionnaire de la philosophie le mot politique (du grec « polis » qui signifie cité et « technê » science désigne la science du gouvernement des Etats. Elle est une science à la fois théorique et pratique. Comme science théorique, la politique est la science de l'idéal ou de la doctrine à partir de laquelle le gouvernement doit régler son action. Comme science pratique, la politique consiste uniquement dans l'administration des affaires de la nation, en fonction d'une doctrine définie.

Le dictionnaire Hachette ajoute que la politique constitue l'ensemble des affaires publiques d'un État, des événements les concernant et des luttes des partis
Cette administration requiert des compétences techniques très précises c’est alors qu’on parle de science politique.

John Stott montre que le mot politique peut avoir une signification large et restreinte : Au sens large, la politique concerne la vie de la cité (polis)et les responsabilités des citoyens (polites) vu sous cet angle, la politique vise donc tous les aspects de la vie de la société humaine ce qui englobe donc tous les domaines économique, social, culturel, juridique, éducationnel, etc. Au sens restreint du mot, la politique est la science du gouvernement. Elle concerne l'élaboration et l'adoption de lignes politiques précises dans le but de les voir s'inscrire dans la législation.

Au départ la politique était l’art de vivre ensemble en communauté. Dans son sens général, la politique est devenue par la suite  une science de gouverner avec pour objectif la conquête du pouvoir. Chez les grecs la politique consistait à la protection des citoyens.

Ceci nous place devant un double concept de la politique. La politique comme relevant du domaine du vécu quotidien de l'homme donc aucun être humain, quel qu'il soit, ne peut donc s'en départir, car elle vise tous les domaines de la vie de l'homme en société.

Il y a d'autre part la conception purement idéaliste de la politique ; il s'agit de celle qui consiste à adhérer à un groupement (ou parti) politique à la suite d'un leader. A ce niveau il s’agit de la conquête du pouvoir d’État et tout autre cette politique-là, ne revêt pas véritablement de la recherche du bien commun, ni la participation vraie au bien-être de la cité ou de la  nation. Ce n'est pas non plus une recherche de justice sociale comme beaucoup de gens le prétendent. Il s'agit exclusivement de la recherche de puissance et de pouvoir.

C’est pourquoi, selon le rapport Gnanchou, Monseigneur Paul Dacoury insiste sur la nécessité d'établir une distinction entre la politique politicienne (celle qui, très souvent, génère l'injustice sociale) et la politique tout court.. La dernière, dit Mon seigneur Paul Dacoury, est collée à la nature même de l'homme. On ne peut pas parler à l'homme de son bonheur maintenant et taire la vérité, la justice, l'amour qui concernent sa vie sur terre, sa relation avec les autres... La politique politicienne, c'est être dans un parti politique et faire quelquefois des coups bas, mentir parce qu'on est obligé de le faire.

Or c’est malheureusement, cette conception idéaliste de la politique qui est la plus répandue et qui dérange la plupart des chrétiens quand on parle de l’implication politique de l’Église et du chrétien.

Doit-on pour autant fuir ou renier la politique ? Sous cette forme oui et non.
Oui parce qu’elle est inquiétante et n’épouse pas l’esprit originel de la chose politique. Elle est purement une déviation mondaine voir diabolique du concept divin de la politique comme nous le révèle le Christ : « Jésus les appela, et dit : Vous savez que les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les asservissent. Il n'en sera pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur;et quiconque veut être le premier parmi vous, qu'il soit votre esclave. C'est ainsi que le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs » (Mat 20.25-28). Le concept divin de la politique donc de l’administration de la cité et de ses citoyens est claire et se résume ici en deux points : Ne pas tyranniser et asservir le peuple mais le servir et se donner pour lui.

Non parce que si nous ne faisons pas la politique, la politique nous fera a dit quelqu’un. Il est injuste d’observer un silence coupable ou encore une neutralité éclairée à savoir qu’on est bien conscient que les sales politiques d’hommes sans foi ni loi mettent en péril la vie d’honnêtes et d’innocents citoyens. Nous ne devons pas avoir aussi peur, a dit le pasteur Gboagnon, nous devons pénétrer d’une manière comme d’une autre, les instances politiques où se prennent les décisions pour tout un continent, toute une nation, afin de les influencer par l’éthique biblique ( la vision divine de la société) . Mais aussi pour être au courant et prier à l’exemple des députés chrétiens au parlement de l’Ouganda.

Nous savons par la Bible que la mise en place d’un ordre politique dans notre société est une mesure providentielle de Dieu pour l’humanité (Rom13.1-2). Dieu ne demande pas aux bonnes gens de la société de rester en dehors du processus politique du gouvernement, ni aussi de laisser aux « méchants » le contrôle économique et socio politique des nations. Les chrétiens qui sont sel et lumière du monde et de la société donc, ne peuvent et ne doivent simplement pas s’abstenir du processus politique. En fait, une telle abdication est en soi une action politique qui ouvre la porte du contrôle politique par ceux qui soutiennent des valeurs corrompues. « Ne rien faire », c’est une prescription assurée pour permettre au péché de devenir maître et s’empirer dans nos pays africains. Ne rien faire c’est démissionner de notre mission de sel et lumière du monde. Étant citoyens de là-bas et d’ici nous avons le droit et le devoir de faire usage de notre citoyenneté terrestre pour remplir notre mandat.

De quelle manière l’Église doit-elle s’impliquer à la politique ?
La Bible nous donne quelques orientations en ce qui concerne les actions politiques de l’Église en tant que communauté et celles des chrétiens entant que citoyens du pays, et la manière de leurs implications. Ces actions sont d’ordre spirituel, éthique et civique cependant nous voulons faire la part des choses et situer les responsabilités de l’Église entant que communauté et celles des chrétiens individuels en tant que citoyens. FIN DE LA PREMIERE PARTIE

Pasteur Sepe G. Francis