Rio das Ostras, Brésil — Condamné à 37 ans de prison à l’âge de 20 ans, Otoniel Alves de Jesus, originaire de l’État de Rio de Janeiro, a vu sa vie radicalement transformée grâce à une rencontre inattendue et à la puissance de la prière. Aujourd’hui guéri d’un cancer et engagé dans le ministère pastoral, il témoigne d’un parcours de résilience marqué par la foi.


« Avant de connaître Dieu, ma vie n’avait pas de sens. Je vivais comme tout le monde, sans me poser de questions », explique-t-il dans un entretien avec Adventist News.

Incarcéré dans sa jeunesse, Otoniel découvre l’Évangile en prison et commence à étudier la Bible. Cette rencontre spirituelle va bouleverser son existence, mais un autre événement inattendu va également jouer un rôle décisif : une histoire d’amour née derrière les barreaux.

Tout commence lorsqu’il confie une photo à sa sœur, qui travaille dans une usine de couture. Une collègue, Cristina, aperçoit la photo et s’intéresse au jeune homme. Les deux entament une correspondance régulière, puis des visites. Très vite, leur relation prend une tournure plus profonde.

« Quand je suis arrivée à la prison, j’ai entendu dans mon cœur : “C’est lui.” J’ai été surprise, mais c’était comme une évidence », se souvient Cristina.
Pendant six ans, elle rend visite à Otoniel, malgré les difficultés logistiques et émotionnelles. « C’était un fardeau lourd, mais je ne l’ai jamais ressenti comme tel », confie-t-elle.

Peu de temps après sa libération et alors que le couple prépare son mariage, Otoniel est diagnostiqué d’un cancer. Il est hospitalisé pour un traitement intensif. Les médecins sont pessimistes quant à une éventuelle sortie temporaire.

Mais le couple ne se décourage pas. Ils prient ensemble, par téléphone, chacun à genoux de son côté. Quelques instants plus tard, le médecin revient sur sa décision et autorise Otoniel à quitter l’hôpital brièvement, sous condition : se marier, puis revenir immédiatement pour poursuivre les soins.
« Je n’en revenais pas. C’était la réponse à notre prière », raconte-t-il.

Faute de moyens, Otoniel et Cristina s’appuient sur leur Église locale pour organiser la cérémonie. Les alliances, la tenue, la logistique : tout est pris en charge par la communauté.

Malgré son état de santé fragile — cathéter dans la poitrine, perte de cheveux, de sourcils — Otoniel est baptisé aux côtés de son épouse peu après leur mariage. Un acte fort, symbole de renouveau et d’engagement.

« J’étais un homme mort, et j’ai été retrouvé par la vie », résume-t-il.
Aujourd’hui en rémission, Otoniel dirige une Église à Rio das Ostras, avec Cristina. Ensemble, ils accompagnent les fidèles et témoignent de la fidélité de Dieu.
« Je rappelle toujours à ceux qui servent dans l’Église que nous ne sommes pas des super-héros. Nous devons rester dépendants de Dieu », affirme-t-il.

Cristina souligne, de son côté, l’importance de la prière dans leur parcours commun. « Elle a toujours été au cœur de notre relation. Dès le début, même à distance, nous priions ensemble. »

Reconnaissant envers Dieu pour sa nouvelle vie, Otoniel confie :
« Chaque jour, je me lève, j’ouvre la fenêtre, je respire, et je rends grâce à Dieu. L’air que je respire, l’eau que je bois, tout est un cadeau. »

Son histoire illustre un double miracle : celui de la transformation intérieure et celui d’une guérison inattendue. Un témoignage de foi qui continue d’inspirer au sein de la communauté chrétienne brésilienne.
 

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