Dans une décision historique, le Parlement de Papouasie-Nouvelle-Guinée a approuvé un amendement constitutionnel marquant un tournant important pour le pays. La révision du préambule de la Constitution reconnaît désormais officiellement la Trinité – Dieu le Père, Jésus-Christ le Fils et le Saint-Esprit – comme le Créateur et le Soutien de l'univers.


Cette modification a été approuvée par une large majorité de 80 voix pour, contre seulement 4 opposants, après plusieurs années de consultations publiques dirigées par la Commission de réforme constitutionnelle. En plus de la reconnaissance de la Trinité, l'amendement fait également de la Bible un symbole national, soulignant ainsi le rôle central des églises chrétiennes dans la formation et le développement de la nation, rapporte PNG Sun.

Le Premier ministre, James Marape, un adventiste du septième jour, a salué cette décision, la qualifiant de retour aux racines spirituelles du pays et d'engagement envers les valeurs chrétiennes. « Je suis heureux. Cet amendement constitutionnel reconnaît enfin notre pays comme une nation chrétienne. Cela reflète pleinement le rôle que les Églises chrétiennes ont joué dans notre développement en tant que pays », a-t-il déclaré.

L'amendement inclut également un renforcement des valeurs chrétiennes dans l'objectif national numéro cinq, inscrivant ainsi plus fermement la foi chrétienne dans l’identité du pays. Marape a souligné que les Églises avaient été essentielles pour l'unification de la population diversifiée de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, composée de centaines de langues et de cultures distinctes. « Les Églises chrétiennes ont ancré l'unité et la cohésion de notre pays. Elles ont précédé le gouvernement dans de nombreux domaines, en fournissant des services essentiels là où celui-ci était absent. Les missionnaires sont arrivés ici il y a plus de 150 ans et continuent de servir notre peuple aujourd'hui », a-t-il ajouté.

Cette décision a cependant suscité des réactions partagées. Tandis que de nombreux dirigeants chrétiens ont salué l'amendement comme une avancée spirituelle importante, espérant qu'il favoriserait l'harmonie nationale et contribuerait à la lutte contre la violence et la corruption, certains, comme l'évêque catholique Giorgio Licini, ont exprimé des préoccupations. Il a averti que si cette décision n'était pas accompagnée d'actions concrètes, elle pourrait aboutir à de la désillusion.

Malgré la reconnaissance officielle de la foi chrétienne dans la Constitution, les garanties de liberté religieuse restent pleinement intactes. L'article 45 de la Constitution continue de protéger le droit à la conscience, à la pensée et à la religion, garantissant ainsi que les citoyens d'autres croyances ne seront pas désavantagés par ce changement.

Ainsi, cette modification marque un tournant symbolique et spirituel pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée, tout en soulignant l’importance de maintenir l’unité et la cohésion nationale dans le respect des diverses croyances. 

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