1 - Actions politiques de l’Église

a) préalable

L’Église entant qu’association cultuelle est apolitique, c’est le libellé de l’un des articles du statut et règlement intérieur des Églises évangéliques en générale. Elle n’a pas pour mission comme le dit certains adventistes de travailler de faire de la politique politicienne car il existe un danger croissant de politisation des églises. Cela a entraîné non seulement l’implication d’églises dans l’activité politique, mais aussi l’interprétation de la foi et de l’Évangile chrétien en termes de valeurs politiques et de voir que les dispositions des chrétiens sont souvent les mêmes que celles de la société en général.

L’Église doit donc observer une participation circonspecte dans la limite de sa mission et ne doit jamais et jamais s’identifier à un parti ou système politique particulier car une telle identification pourrait l’entraîner le long d’une la pente glissante où sa mission se retrouverait paralysée.
L’Église doit être l’Église, non un autre agent sociologique. Son moyen le plus prometteur pour changer la société est de changer les personnes à l’intérieur de la société. Car sa vocation première dit Ansaldi est de fournir au Christ la structure spatio-temporelle par laquelle il poursuit son ministère de réconciliation. Ceci étant, elle pourra remplir le double mandat qui est le sien dans le monde : évangélisation et service.

b) Au plan spirituel

Au plan spirituel l’Écriture invite la communauté chrétienne à deux actions essentielles qui sont la prière en faveur des autorités et le devoir de les avertir et les instruire.

a) La prière
« J'exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces, pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté. Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité »
(1Tim2.1-4). Ce texte invite avec insistance, l’Église à adresser à Dieu des prières en faveur des autorités politiques et administratives qui ont été établies par Dieu et conduisent les destinées sociales des peuples.

L’apôtre ajoute les conséquences sociales ( paix et tranquillité), morales (honnêteté) et même spirituelles (piété), d’une telle prière. Ensuite il ajoute l’approbation divine d’une telle action de la part de l’Église (. Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur ) et il termine par l’objectif d’une telle prière (qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité).

b) Avertir et les instruire les autorités.

Dietrich souligne que l’Église a une mission de sentinelle qui avertit le peuple cette mission comporte le devoir d'appeler le péché par son nom et de mettre les hommes en garde contre lui; car « la justice élève une nation (pour le temps et pour l'éternité), mais le péché est la perte des peuples (perte temporelle et éternelle), (Prov. 14, 34). Si l'Église négligeait ce devoir, elle se rendrait coupable du sang de l'impie (Ez. 3, 17 ss).

Cette mise en garde contre le péché s'adresse publiquement à la communauté en commençant par les autorités. C’est à cette tâche qu’a appelé Jérémie, Esaïe, Ezéchiel et les prophètes de l’A.T et c’est celle qu’il appelle l’Eglise le corps de Christ, la lumière et le sel et la lumière du monde et entant que sacrificateur de la nouvelle alliance, chargée d’instruire les hommes des voies de Dieu (cf Es ; Jer ; Ez ; Apoc).

2 - Au plan éthique

Au plan éthique par son rôle de sel et lumière elle doit donner l’exemple d’une bonne moralité, l’exemple d’une société crédible en matière de comportement morale, de justice et de vérité. Alors que la vérité trébuche sur le marché du monde (Es 20 ) et les voies droites sont abandonnées (Jug4.) , qu’on trouve la lumière et l’espoir du coté de l’Église et des croyants (Phil2 ).

3 – Au plan civique

L’Église doit enseigner aux fidèles et à la population à aimer leur pays, à s’acquitter des taxes et impôts de l’État, à respecter, honorer et obéir aux autorités, à respecter les institutions étatiques ( Mat cesar ; Rom13 ;1Pie 2.), sans omettre d’autres devoirs civiques à respecter. A soutenir les actions politiques des autorités établies tant que cela obéit à la volonté de Dieu et sensé mettre l’ordre, le bon vivre et la paix dans la société.

1 - Actions politiques des chrétiens individuels

a) Préalable

Le chrétien pris individuellement peut en tant que citoyen et non à titre de chrétien d’une telle ou telle dénomination, s’engager dans la politique comme militant officiel ou comme leader dans un parti politique, et même briguer un poste politique. Il ne devrait afficher sinon mettre en première ligne sa communauté d’appartenance pour ne porter celle-ci à une implication politique de ce type. Cela pourrait compromettre l’éthique de sa communauté. Il ne devrait pas battre sa campagne à l’Église, ni impliquer les chrétiens, ni ses responsables ecclésiales dans son action politique même si ces derniers acquis à sa cause. Ceci pourrait ressembler à un parti politique chrétien.

b) Devoir moral, éthique

L’action politique du chrétien doit avoir pour objectif de montrer à la différence des non chrétiens, une bonne moralité, une lutte pour la justice sociale, le bien-être des citoyens et de l’environnement sociale et écologique. C’est ainsi qu’avec Dieu il pourra démolir les anciennes structures pour créer les conditions d’une existence plus humaine autrement dit meilleure et souhaitée.

c) Civique

Il doit être un honnête citoyen et travailleur. Il a le devoir de voter et d’adresser des pétitions aux autorités gouvernementales en cas d’injustice sociale, de violation de droit humanitaire, pour la revendication de ses droits. Il devrait voter, même si parfois il faut choisir le moindre de plusieurs maux. Parallèlement, l’inscription au vote est une étape préliminaire nécessaire.

Pour mieux accomplir son devoir civique il doit s’instruire et s’informer. Le chrétien, comme les autres citoyens, doit se plonger dans une formation personnelle permanente sur les problèmes qui affectent la vie de la cité d’aujourd’hui et de demain parce que l’ignorance en de façon générale n’améliore pas le bonheur même spirituel de l’homme.

d) Spirituel

Le chrétien pour influencer le monde doit être un bon témoin de Christ dans la société. Un bon témoin par l’annonce de l’évangile à ses concitoyens mais aussi et et surtout par le vécu de sa foi et de l’éthique biblique.
Il doit certes avec la collectivité chrétienne prier pour sa nation et les autorités mais une action personnelle et fidèle dans la prière est encore bienvenue. FIN DE LA DEUXIEME PARTIE
 

Pasteur Sepe G Francis