Lundi dernier, un groupe d'hommes armés a fait irruption dans une école pour filles au Nigéria, enlevant environ 25 élèves. L'incident a eu lieu tôt le matin dans le lycée public pour filles de Maga, situé dans l'État de Kebbi, dans le nord-ouest du pays. Parmi les victimes, plusieurs étaient des jeunes filles chrétiennes, ce qui a attiré l'attention sur la cible spécifique de ces attaques.


D’après un communiqué des forces de police nigérianes, un groupe de bandits lourdement armés a attaqué l'école en tirant de manière indiscriminée avec des armes sophistiquées. Bien que les unités tactiques de la police aient immédiatement engagé un affrontement armé, les criminels avaient déjà escaladé le mur de l’établissement et enlevé les élèves avant l’arrivée des forces de l'ordre, rapporte Portes Ouvertes.

Pour l’instant, il est impossible de confirmer le nombre exact de jeunes filles chrétiennes parmi celles enlevées. Selon des sources locales d'Open Doors Mission, les filles kidnappées ont été emmenées dans une zone boisée voisine, mais leur localisation précise reste inconnue. Aucun contact n'a encore été établi entre les victimes et leurs familles, ni avec l'école, laissant un climat d’incertitude et de peur dans la communauté.

Le mobile de l’attaque demeure flou. Les autorités n'ont pas encore réussi à identifier les raisons spécifiques de cet enlèvement, bien que la recrudescence des kidnappings au Nigéria laisse à penser qu'il s'agit d'une activité criminelle de plus en plus courante, souvent menée à des fins lucratives par des groupes extrémistes.

Open Doors Mission a annoncé que ses partenaires locaux enquêtaient activement sur cet enlèvement et que des informations supplémentaires seraient communiquées dès que possible. Les médias nigérians et les organisations de défense des droits de l'homme ont fait état d'une forte augmentation de ces incidents dans le pays, avec des communautés chrétiennes régulièrement prises pour cibles par des radicaux islamistes. Ces derniers ont fait des enlèvements un moyen de financement, suscitant une inquiétude croissante parmi les populations chrétiennes du Nigéria.

Grace, une chrétienne locale qui avait été enlevée par des extrémistes peuls avant de réussir à s'échapper, a témoigné de l’ampleur croissante de cette menace. Elle a expliqué que les enlèvements se sont étendus à travers tout le Nigéria, mettant en danger particulièrement la communauté chrétienne. Selon elle, la situation est devenue intenable : « C’est très dangereux, et nous ne sommes pas libres. Il y a des endroits où nous ne pouvons pas déclarer librement notre foi parce que nous avons peur. Même pendant les offices du dimanche, nous avons besoin de sécurité. »

Elle a ajouté : « On entend parler presque chaque jour de personnes enlevées contre rançon. Et certaines de celles qui ont été enlevées avec moi sont toujours en captivité. Dans la plupart des régions du Nigéria, nous craignons une nouvelle attaque. »

Cette vague d’enlèvements est corroborée par un rapport de la Société internationale pour les libertés civiles et l'État de droit (Intersociety), qui rapporte que 7 800 chrétiens ont été enlevés et détenus en raison de leur foi entre le 1er janvier et le 10 août de cette année. En outre, plus de 7 000 chrétiens ont perdu la vie dans le pays à la suite d’attaques menées par des extrémistes islamistes et des terroristes peuls.

Cette situation dramatique reflète non seulement la gravité de la violence religieuse au Nigéria, mais aussi l'augmentation de l'insécurité dans les régions où les communautés chrétiennes sont particulièrement vulnérables. Le phénomène des enlèvements, devenu monnaie courante, souligne l’urgence d’une action internationale pour protéger les droits des chrétiens et des autres minorités religieuses dans le pays.
 

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