Le 27 octobre, un massacre d'une brutalité inouïe a frappé la ville de el-Fasher, au Soudan, après sa prise par les Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire islamiste. Ce groupe a ciblé les communautés chrétiennes, traquant les civils, exécutant des innocents, et incendiant des églises et des maisons. Selon l’organisation International Christian Concern (ICC), les FSR ont commis des atrocités contre les chrétiens, laissant une traînée de destruction et de souffrance derrière eux.


Après avoir pris le contrôle de la dernière ville sous contrôle gouvernemental dans l'État du Darfour, les militants ont attaqué sans distinction. Des vidéos authentifiées par la presse montrent des scènes de violence extrême, avec des exécutions sommaires et des attaques contre des civils chrétiens, souvent dans des maisons et des lieux publics. Un médecin local a témoigné que les FSR entraient dans les maisons et tuaient sans pitié, en hurlant des insultes à l'encontre des chrétiens. Des survivants, comme Jok*, ont rapporté avoir vu des églises incendiées et des hommes emmenés, massacrés sur place, rapporte BBC.

Les attaques ont également visé des marchés, où des civils ont été abattus sans raison, comme l’a relaté Garang*, une survivante qui a perdu son frère lors de l'attaque. "Ils ont commencé à tirer et ont incendié tout le marché", a-t-elle déclaré. Les familles qui ont fui n'ont pas été épargnées : des femmes, des enfants et des personnes âgées ont été traqués et tués alors qu'elles tentaient de s'échapper.

Les violences ont touché même les établissements de santé. Les hôpitaux d'el-Fasher ont été attaqués et réduits en ruines, avec des rapports faisant état de 460 morts à l'hôpital principal après un attentat à la bombe. "Les hôpitaux ne fonctionnent plus. Les murs des cliniques sont tachés de sang, et d’autres cliniques ont été incendiées", a déclaré un médecin sur place.

Les vidéos des atrocités ont été partagées sur les réseaux sociaux par les combattants des FSR eux-mêmes, qui semblent les exhiber comme des trophées. Sur l’une de ces vidéos, un militant exhibe les corps des victimes en déclarant : « Allah est grand. Ils tombent comme des mouches ». Une autre vidéo montre un rebelle abattant un homme non armé parmi une pile de cadavres, sous les applaudissements des autres membres des FSR.
Selon les analystes de l'Université de Yale, les vidéos et images satellite ont confirmé que les combattants des FSR allaient de maison en maison, tuant des civils et détruisant tout sur leur passage. Ce massacre a fait plus de 2 000 morts, selon les autorités soudanaises, et la violence s'est intensifiée dans les jours suivant l'attaque, semblant viser délibérément la population chrétienne du Darfour. "Ce n’était pas juste de tuer, mais de détruire toute une communauté", a déclaré ICC.

Depuis le début de la guerre civile entre les FSR et les forces armées soudanaises en avril 2023, plus de 40 000 personnes ont perdu la vie, et des millions ont été déplacées, fuyant les violences. Plus de 14 millions de Soudanais ont été déplacés à l’intérieur du pays, et plus de 4 millions ont trouvé refuge dans les pays voisins, dont le Tchad et l'Éthiopie.

Les chrétiens, qui représentent environ 4 % de la population soudanaise, continuent de faire face à une persécution systématique des forces armées soudanaises (SAF) et des FSR, des groupes musulmans hostiles à leur foi. Malgré cela, de nombreux responsables chrétiens insistent pour que l'Église reste au Soudan et que les chrétiens persévèrent dans leur foi, même face à des conditions aussi difficiles.

Le Soudan, qui figure au 5e rang de la Liste de surveillance mondiale 2025 de Portes Ouvertes, est un terreau de persécution religieuse. Selon l’organisation, les atrocités de ce massacre ne sont qu'une des nombreuses épreuves que le peuple soudanais doit endurer dans une guerre qui semble n’avoir aucune fin en vue. 

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