Après des décennies de silence, l'Irlande fait face à un passé sombre. Le gouvernement irlandais a présenté ses excuses après la découverte d'une fosse commune renfermant les restes de près de 800 enfants dans un ancien foyer pour mères célibataires. Les fouilles, lancées suite à un rapport accablant, cherchent à faire la lumière sur les morts inexpliquées d’enfants dans les foyers mères-enfants du XXe siècle.


En 2021, un rapport a révélé l'ampleur tragique du passé des foyers pour mères célibataires en Irlande, avec 9 000 décès d'enfants répertoriés au cours du XXe siècle. Le Premier ministre irlandais, Micheál Martin, a présenté des excuses publiques à l'État irlandais, suite à la publication de ces résultats dévastateurs. Mais une découverte récente a encore alourdi cette vérité, alors que les autorités ont entrepris des fouilles sur le site de l'ancien foyer Bon Secours, dans l'ouest de l'Irlande, où une fosse commune a été retrouvée, contenant les restes de près de 800 nourrissons et jeunes enfants décédés entre les années 1920 et 1960, rapporte Fox News.

L’ancien foyer Bon Secours, géré par des religieuses catholiques et fermé en 1961, faisait partie d'un vaste réseau d'institutions où des mères célibataires et leurs enfants étaient placés, souvent dans des conditions inhumaines. Ces foyers ont accueilli des milliers de femmes enceintes seules et des orphelins, un secret bien gardé pendant de nombreuses années.

En 2014, l'historienne Catherine Corless a révélé des actes de décès concernant près de 800 enfants décédés dans ce foyer. Cependant, aucune trace d'inhumation officielle n'a pu être retrouvée. C’est ainsi qu’un groupe d’enquêteurs a découvert une fosse commune, dissimulée dans un ancien égout souterrain de la propriété. Des tests ADN ont confirmé que les restes retrouvés appartenaient à des bébés et enfants âgés de 35 semaines de gestation à 3 ans.

Les fouilles, supervisées par Daniel MacSweeney, responsable de l’exhumation des restes, sont d’une envergure unique et extrêmement complexes. Dans un communiqué, MacSweeney a précisé que les membres des familles des victimes, ainsi que les survivants, auront bientôt l’opportunité de suivre de près l’avancement des fouilles. Tous les restes retrouvés seront analysés par des experts médico-légaux et, lorsque possible, rendus à leurs familles pour un enterrement digne. Les restes non identifiés recevront, quant à eux, une sépulture appropriée. Les travaux devraient être achevés d’ici deux ans.

Les religieuses responsables du foyer Bon Secours avaient déjà présenté leurs excuses, admettant qu’elles avaient failli à la dignité des femmes et des enfants placés sous leur garde. Ces excuses, qui ont été suivies par une déclaration officielle du gouvernement irlandais, marquent un tournant dans la reconnaissance d'un passé douloureux. Le Premier ministre Micheál Martin, dans son discours, a souligné la gravité de la situation, qualifiant les découvertes de "très difficiles et bouleversantes" et ajoutant : "Nous devons maintenant attendre de voir ce que les fouilles révéleront."

Cette investigation, qui est en train de lever le voile sur des années de négligence et de souffrance, représente bien plus qu'une simple restitution de dignité. Elle incarne également un acte de justice, apportant une réponse tardive aux familles des victimes et aux survivants, tout en invitant l’Irlande à faire face à l'une de ses pages les plus sombres.
 

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