Yamoussoukro, 27 mai 2025 — Dans le cadre de sa mission de sécurisation des terres rurales, l’Agence Foncière Rurale (AFOR) a organisé les 26 et 27 mai à Yamoussoukro une formation à destination des professionnels des médias. Cette initiative vise à mieux outiller les journalistes et communicants sur les enjeux, procédures et défis liés à l’immatriculation des biens fonciers ruraux en Côte d’Ivoire.
La question foncière rurale est un enjeu stratégique majeur pour le pays. En effet, l’immatriculation des terres rurales permet de garantir la sécurité juridique des propriétaires, de favoriser l’accès au crédit, de stimuler les investissements agricoles et de prévenir les conflits fonciers qui fragilisent la paix sociale, pilier fondamental du développement durable.
Le processus d’immatriculation est encadré par le Décret n° 2023-238 du 5 avril 2023, qui fixe les règles et étapes à respecter. Il débute par le dépôt de la demande auprès de l’AFOR, qui joue un rôle central en réceptionnant les dossiers, en accompagnant les demandeurs et en coordonnant les enquêtes foncières sur le terrain. L’Agence assure également la médiation entre autorités locales, coutumières et populations, garantissant ainsi une meilleure gestion des conflits.
Par ailleurs, l’implication des acteurs sociaux et religieux, notamment les représentants des Églises, contribue à renforcer le dialogue et la cohésion au sein des communautés rurales. Leur rôle d’accompagnement spirituel et moral est précieux dans la résolution pacifique des différends fonciers et dans la promotion d’un climat de confiance nécessaire à la sécurisation des terres.
Au cours de la formation, les participants ont été sensibilisés aux différentes étapes du processus : enquête foncière, bornage, publication des actes et délivrance du titre foncier officiel. Ces étapes sont cruciales pour assurer la transparence et la rigueur dans la sécurisation foncière rurale.
À la clôture de cette session, un journaliste représentant le groupe des médias, notamment Marc Yevou de Fraternité Matin, s’est exprimé au nom de ses collègues. Il a vivement remercié l’AFOR pour cette initiative jugée pertinente et salutaire, soulignant l’importance de mieux comprendre les enjeux fonciers afin de mieux informer les populations rurales. Il a également salué la qualité de la formation dispensée par M. Yéo Lacina, inspecteur au ministère ivoirien de l’Agriculture, dont l’expertise a permis d’éclairer de manière précise les participants.
Malgré les progrès accomplis, les défis persistent. Les difficultés techniques, les litiges coutumiers et les lourdeurs administratives ralentissent encore l’immatriculation des terres. Cependant, les efforts conjoints de l’AFOR, des autorités, des acteurs locaux et des communautés religieuses tendent à améliorer la situation.
La formation a aussi permis de souligner l’importance du rôle des médias dans la vulgarisation des informations foncières auprès des populations rurales, souvent éloignées des centres administratifs et peu informées de leurs droits.
En fin de compte, la sécurisation des terres rurales, via l’immatriculation, demeure un levier essentiel pour le développement durable et la stabilité sociale en Côte d’Ivoire. L’initiative de l’AFOR à Yamoussoukro marque une étape importante vers une meilleure sensibilisation et mobilisation de tous les acteurs concernés, y compris les institutions sociales et spirituelles qui œuvrent au bien-être des communautés rurales.
Ethan
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