Le 7 décembre 2025, Yagoub Jibril Glademea, un médecin soudanais, a été arrêté par les autorités après avoir révélé qu'il était chrétien, une confession qui reste un sujet sensible dans un pays à majorité musulmane. L'arrestation, qui a eu lieu à Ad-Damazin, a suscité une vague d'inquiétudes, d’autant plus que Glademea a été détenu pendant trois jours sans autorisation de visites familiales.


L'incident s'est déroulé lorsqu'il s'est rendu au bureau d'état civil pour demander un numéro d'identification national pour sa nièce. C’est lors de cet entretien avec un agent des Cellules de sécurité d'État que sa confession chrétienne a été mise en lumière. Un détail dans ses documents d'identité a attiré l'attention de l'agent, qui a immédiatement engagé un interrogatoire sur sa foi. Après avoir confirmé être chrétien, Glademea a été emmené pour être interrogé par les autorités, rapporte Morning Star News.

L’arrestation s’est inscrite dans un contexte de tensions grandissantes au Soudan, où des cellules de sécurité d'État, composées de militaires, policiers et agents de renseignement, sont chargées de maintenir l'ordre en période de guerre civile. Ces unités ont été critiquées pour leurs pratiques arbitraires, incluant les arrestations sans procès, la torture, et la disparition forcée de nombreux civils. Glademea, détenu sans contact avec sa famille, a subi une pression intense pendant son interrogatoire.

Un ami de Glademea a raconté à Morningstar News que, malgré les tentatives de son frère pour lui rendre visite, les autorités lui ont refusé l'accès. Ce dernier a été informé qu'il ne pouvait pas voir son frère, qui restait isolé.

Le médecin a été libéré le 10 décembre, après trois jours de détention. Sur son compte Facebook, il a exprimé sa gratitude envers ses soutiens : « Mes chers frères et sœurs, merci pour votre soutien et vos prières. Dieu merci, j'ai été libéré par l'administration de mon groupe de prière. Je suis certain d'être en sécurité, corps et âme. Que Dieu bénisse votre œuvre de charité ». Cette libération est intervenue après des pressions exercées par la communauté chrétienne, dont le soutien a été crucial pour sa libération.

La situation des chrétiens au Soudan s’est détériorée depuis le début de la guerre civile en avril 2023, avec un climat de violence accrue à l'encontre de la communauté chrétienne. Selon le rapport 2025 de la mission Portes Ouvertes, qui recense les nations les plus dangereuses pour les chrétiens, le Soudan figure parmi les cinq premiers pays, où les meurtres, violences sexuelles et attaques contre des foyers et commerces chrétiens ont été de plus en plus fréquents. L'attaque des églises, le pillage et l'occupation des lieux de culte par des groupes armés sont devenus des réalités quotidiennes pour les chrétiens soudanais.

Le Soudan, où la population musulmane représente environ 93 % des habitants, reste un pays où la minorité chrétienne (2,3 % de la population) vit sous une pression constante. Les églises, bien que petites, sont des cibles privilégiées dans le conflit interne, les chrétiens étant accusés de soutenir l’une ou l’autre des forces belligérantes.

Ce cas met en lumière les dangers auxquels sont confrontés les chrétiens au Soudan, en particulier dans un contexte de guerre civile où la répression de toute forme de dissidence, religieuse ou politique, semble croissante. 

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