Fati raconte les horreurs de la première attaque contre leur village : « Ils ont tiré partout. Les habitants ont tenté de fuir et de se cacher, mais les assaillants ont passé toute la journée à tirer. Trois jours plus tard, ils sont revenus. Cette fois, ils ont incendié le marché, les maisons et tout ce qu'ils trouvaient de valeur. Ils ont brûlé vif le bétail. Certains habitants ont réussi à fuir, mais beaucoup ont été brûlés vifs dans leurs maisons. »

Selon Open Doors, ce niveau de violence a conduit plus d’un million de personnes à fuir. Malgré cela, certains ont essayé de rester en espérant que la situation s'améliorerait. « Mais la paix n'a pas duré. Deux semaines plus tard, ils ont de nouveau attaqué, cette fois avec des armes lourdes. Les balles transperçaient les toits et les fenêtres, touchant de nombreuses personnes à l’intérieur de leurs maisons. »

Après cette attaque, beaucoup ont fui vers un village voisin appelé Burzanga. Les djihadistes ont continué leurs assauts, plaçant des explosifs le long des routes pour empêcher les déplacés de se mettre en sécurité. « Ils ont utilisé des grenades et ont tout détruit. La peur était si grande que beaucoup ont fui immédiatement après le départ des terroristes, sachant qu'ils mourraient s'ils restaient plus longtemps. »

Lors de la dernière attaque, Fati se trouvait à Burzanga, cachant de la nourriture au cas où ils devraient fuir à nouveau. Son mari et ses enfants étaient en prière dans la ville. « Quand j'ai entendu parler de l’attaque, je me suis précipitée. Je ne les ai retrouvés que cachés dans les bois. Ensemble, nous avons fui, ce qui n'a pas été facile pour les enfants. Nous nous sommes perdus dans la forêt la nuit et sommes arrivés à Burzanga le lendemain matin. »

Tous ceux qui ont tenté de s'échapper n'ont pas réussi ; beaucoup ont été tués en cours de route. Après une semaine à Burzanga, Fati et sa famille ont décidé de partir pour la capitale, Ouagadougou. En chemin, ils ont vu plusieurs cadavres, réalisant qu’ils avaient survécu par la grâce de Dieu. Mais leurs problèmes étaient loin d’être résolus.

« À notre arrivée à Ouagadougou, obtenir de la nourriture était difficile. Le peu que nous avions a été volé en route. Nous étions sans nourriture ni abri », a-t-elle déclaré. Malgré ces difficultés, ils ont décidé de s’accrocher à Dieu et ont fait l’expérience de sa grâce. « Nous avons trouvé un pasteur qui nous a hébergés. Beaucoup de membres de l’Église nous ont également aidés. »

Cependant, le pasteur et sa petite église ne pouvaient pas faire grand-chose pour la famille. « Ma famille est toujours traumatisée et nous n'avons aucun revenu. Nos enfants allaient à l'école dans notre village ; ici, nous n'avons pas d'argent pour les frais scolaires. C'est notre fardeau. Quand nous sommes en bonne santé, nous travaillons et payons nos études, mais malheureusement, nous ne pouvons pas travailler maintenant. »

Malgré les difficultés, Fati et sa famille gardent la foi. « Nous croyons aux paroles de la Bible et cela nous donne de la vie. Cela renforce notre foi et apporte de la joie. Merci à tous ceux qui nous ont soutenus dans la prière. Vous avez aidé à porter notre fardeau. Dieu a répondu à vos prières et nous a sauvés des difficultés. Nous savons que Dieu transformera à nouveau notre douleur en joie », a-t-elle conclu.