Le social un sujet qui mérite une attention particulière de l’Église. L’amour se retrouve dans le social et l’Église continue de mal appréhender son impact sur la vie chrétienne. Nous avons approché pasteur Bomisso Mathias afin de tenter une approche de ce sujet avec comme thème : L’Église et le social quelle solution.
Ichretien.com : Apôtre Bomisso, quelle définition faites-vous du social ?
Pasteur Bomisso Mathias : Je vous remercie. Le social vient du mot latin « socius » qui signifie compagnon ou associé. Pour ce qui concerne c’est la relation qui existe dans la société. Ici notre cas est celui de l’église. On dira donc la relation de l’Eglise avec les personnes démunies.
Selon vous, pensez-vous que le social soit efficace dans l’église ?
Il n’est pas très efficace dans nos églises en ce moment parce que nous ne le pratiquons même pas. S’il était bien organisé, je pense qu’il aurait pu l’être.
Quelles peuvent être les causes de la défaillance du social dans l’église ?
Il y a plusieurs causes dont le manque d’organisation dans l’église, le manque de communion fraternelle et pour finir le manque de zèle pour les choses de Dieu.
Quand je parle du manque d’amour, on le voit dans Marc 4 :32 les gens partageaient volontairement leurs biens on ne pouvait pas remarquer qu’il y avait des indigents parmi eux.
Quelle est la part de responsabilité du pasteur quand ces choses-là apparaissent dans l’église ?
Le pasteur est celui qui doit tout mettre en œuvre pour que le social puisse fonctionner. Il a certes une grande part de responsabilité, mais il a désigné des personnes pour gérer le volet social. Le pasteur peut leur attribuer des tâches et ces personnes-là peuvent être défaillantes. Donc on ne peut pas incriminer seulement le pasteur. Les responsabilités sont partagées.
Quelles sont les personnes sujettes à la vulnérabilité dans l’église ?
Dans l’église on peut trouver trois catégories. Il y a d’abord les veuves en âge et ne pouvant plus se remarier ou vaquer à des occupations. Ensuite, les orphelins dont les mères ne peuvent plus s’occuper d’eux. Et enfin les personnes qui ont été rejetées parce qu’elles ont accepté le seigneur. Ce sont ces personnes-là que je pourrais qualifiées de vulnérables et qui méritent de bénéficier du social.
On a noté plus haut, certaines faiblesses qui gangrènent le social dans l’église. Comment est-ce que l’église pourrait pallier ces déficits ?
L’église doit s’organiser et s’unir et pratiquer le véritable amour et quand je parle du véritable amour qui est le don de libéralité. Quand on n’a pas ce don on ne peut pas avoir du social dans l’église.
De façon pragmatique, le social peut-il aussi toucher au côté holistique de l’homme ? Est-ce qu’il peut jouer tant sur le physique que sur la transformation de l’homme ?
À mon humble avis le social peut toucher au côté holistique de l’homme. Si vous venez dans une église et qu’on vous a abandonné parce que vous étiez dans des problèmes et à cause de cela vous ne preniez plus à cœur l’œuvre de Dieu. Votre vie spirituelle va basculer.
Mais si on vous a manifesté du soutien, je pense que cela aura de l’influence sur vous spirituellement. Votre vie spirituelle va changer par les témoignages que vous donnerez à l’église. Et comme cela vous a touché spirituellement vous pouvez être une source de bénédiction pour les autres.
On a tendance à voir que dans l’église le pasteur est la personne la plus assistée au détriment de certains cas que nous avons eu à énumérer déjà. Quel regard portez-vous ?
C’est vraiment délicat et c’est dommage pour certains serviteurs de Dieu de toujours attirer l’attention du peuple sur eux.
C’est à eux seulement qu’on doit faire des dons, qu’on doit soutenir. Or le Seigneur nous a appelé en tant que serviteur pour que nous servions les autres et non pas pour que les gens nous servent.
Normalement le pasteur doit se sacrifier pour les brebis. Pour preuve le Psaume 23 dit l’Eternel est mon berger, je ne manquerai de rien. Si nous sommes vraiment des bergers ne devrions-nous pas pouvoir sacrifier notre vie pour les brebis qui sont sans force, vulnérables.
Et c’est dommage de voir que certains pasteurs n’attirent les regards que sur eux. Et les gens sont dans l’église, ils souffrent ce n’est pas leur problème.
Je voudrais dire que les dîmes que nous recevons à l’église, Ce n’est pas pour nous seuls, mais pour soutenir les veuves, les orphelins et ceux qui sont dans l’église et qui souffrent.
Il est vrai que le pasteur doit être soutenu, parce que quand Dieu a partagé les territoires aux enfants d’Israël, il s’est désigné lui-même comme étant la part de la tribu des Levi qui devait recevoir de la part des autres tribus la dîme et les offrandes.
Mais quand tu reçois une part, tu dois aussi soutenir celui qui n’en a pas. Donc le pasteur doit être soutenu, mais ceux qui sont démunis doivent l'être aussi.
Qu’est-ce qu’on peut retenir du social et l’Église ?
Aujourd’hui certaines églises l'ont compris et pratiquent le social. Nos frères d’en face le pratiquent tellement bien à telle enseigne que lorsque vous décidez d’embrasser leur religion ils mettent tout en œuvre pour vous maintenir parmi eux.
Donc le social peut être un moyen d’évangélisation. Il est souhaitable que dans nos églises, on pratique beaucoup le social. Le social peut apporter la paix dans l’église et être une source d’évangélisation. Il peut apporter la croissance spirituelle, numérique et géographique de l’église. Il faut que dans nos programmes de l’église que le social prenne une place aussi importante que la prière, la prédication et la délivrance.
Ethan
retour