Les communications des quatre panélistes, tous enseignants à l'université Félix Houphouët-Boigny, étaient toutes aussi intéressantes les unes que les autres.

La première intitulée "Droits des gens, droits de l'homme ou des droits humains aujourd'hui ou la globalisation de la dignité humaine dans les relations internationales par le droit, notre héritage de la réforme" a été faite par le Dr. Bony Nathanael, Docteur es-Lettres option Juridique de l'université Panthéon-Sorbonne (Paris).



Il a fait historicité, la philologie, l'origine et l'étymologie des droits de l'homme. La question de la paternité des droits de l'homme revient selon lui au Révérend Jefferson. Quant à la terminologie juridique des droits de l’homme, elle est latine au départ dans la notion de "jus", un terme grecque avec le terme "to dikèn", égyptienne avec l'idée de neutralité, d'équilibre de la balance, ce qui donne « Justice ».

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Le moment Luthérien du droit comme devant revenir au domaine juridique et non au clergé est selon le Prof Bony déterminant.
Bref, de toute cette intervention nous pouvons retenir que le 21 ème est aussi héritier de la réforme avec la possibilité à nous laisser par Martin Luther d'entrer en possession de nos droits.



La seconde communication intitulée "L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme a été prononcée par le Professeur titulaire Biaka Zasseli Ignace, Diplômé d'un Doctorat de 3ème cycle et d'un Doctorat d'Etat ès- Lettres de l'Université René Descartes (Strasbourg, France).

Il a expliqué comment le caractère singulier de la rationalité occidentale qui fait correspondre les moyens aux fins est au fondement de l'éthique protestante et de l'esprit du capitalisme. Cette adéquation des moyens aux fins se trouvait d'abord dans l'éthique protestante, précisément avec le dogme de la prédestination, fondateur du protestantisme. Cela dit, il fait correspondre la vie, le vécu quotidien à la vie finale, celle qui nous a été promise.

Le lien entre l'éthique protestante et l'esprit du capitalisme se fait au travers de l'idée qu'il faut travailler aussi bien à son salut qu'à son émancipation sociale, politique et économique. Max Weber érige, dit-il, à l'instar de Martin Luther, le travail en valeur primale comme meilleur moyen de s'épanouir socialement mais aussi spirituellement. Le travail dit, dans cette optique Luther permet aussi d'exprimer son amour à son prochain.



La troisième communication intitulée "Rationalité et irrationalité : sorcellerie, une herméneutique de l'extraordinaire" a été faite par le Professeur titulaire Boa Thiemélé Ramsès, Diplômé d'un Doctorat de 3ème cycle et d'un Doctorat d'État de l'Université de Poitiers.

Son propos est aussi bien une approche cognitivo- phénoménologique que psychologique de la vie de Luther. Il fait d'une part l'exposé de la vie de celui-ci depuis son entreprise de la réforme, son délire de persécution, sa lutte contre le diable, son excommuniation, son arrestation, sa mise au banc des accusés et la poursuite de condamnation à mort de laquelle il a été sauvé; d'autre part, une corrélation du combat luthérien avec le diable et du combat de Jésus avec le diable, combat remporté dans les deux cas, donne au Prof Boa de faire un éloge de la rationalité en ces termes "la rationalité aura toujours raison de l'irrationalité."

La quatrième communication intitulée " Nietzsche, l'anti- Luther: les raisons d'une abjuration" a été présentée par le Docteur Koffi Jean-Honoré, titulaire d'un Doctorat de 3ème cycle en Philosophie de l'Université Félix Houphouët-Boigny.



Il part de la biographie de Nietzsche révélatrice de son background luthérien pour poser les questions ci-après: D'où vient que Nietzsche, fils de pasteur s'en prenne au Lutherisme, au christianisme ? Qu'est ce qui fonde un tel retournement ? Il présente d'un côté les bonnes conceptions de Nietzsche sur Luther, de l'autre côté, il présente le moment du retournement nietzschéen comme celui d'un revirement intellectuel chez Nietzsche lui-même: sa vision de la noblesse, son anti-conformisme, son nihilisme radical. Nietzsche, dit-il tacitement, est à cautionner d'être radical et de s'opposer à Luther parce que ce dernier n'était pas sans défaut, c'était aussi un homme.

Pour ce 5ème centenaire de la Reforme l’on a suffisamment d’éléments pour comprendre la portée de la Reforme qui a marqué la naissance de l’église protestante et de celui qui en a été l’instigateur. Aujourd’hui, le protestantisme regroupe plusieurs églises, des Luthériennes, des réformées, des évangéliques et près de 800 millions de fidèles.

Correspondante Rosine Cinthia GAHÉ- GOHOUN

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