Dimanche dernier, un acte d'une violence inouïe a secoué une église chrétienne dans l'État de Kogi, au Nigéria. Des terroristes armés ont pris d'assaut l'église des Chérubins et des Séraphins, en pleine cérémonie religieuse, terrorisant les fidèles et semant la panique dans la communauté. Le pasteur, son épouse et plusieurs membres de l'église ont été kidnappés pendant l'office, plongeant la localité dans un état de choc et d'incertitude.


L'attaque a eu lieu dans la zone de gouvernement local de Yagba Ouest, à Ejiba. Après l'assaut, les terroristes ont contraint les paroissiens à fuir dans la brousse, tandis que le pasteur, surnommé Orlando, ainsi que sa femme et d'autres membres de l'église ont été enlevés. Selon Adegboyega Oguns, un témoin présent sur place, la scène était chaotique : "Les gens fuyaient dans tous les sens, se cachant dans les bois pour échapper aux hommes armés",rapporte la CPI

Les autorités locales et des habitants de la région ont rapporté que plusieurs des victimes étaient parmi les premiers membres à avoir contribué à la construction de cette église récemment ouverte. L’Organisation International Christian Concern (ICC) a indiqué que le nombre exact des personnes enlevées reste flou, car les familles sont encore à la recherche de leurs proches disparus pendant l’attaque.

L'État de Kogi a réagi par le biais d'un communiqué officiel, qualifiant les actes des terroristes d'“inacceptables”. Le gouvernement a assuré que des mesures avaient été prises, avec le déploiement des forces de sécurité pour poursuivre les responsables et tenter de localiser les victimes. Cette attaque survient à peine 24 heures après un autre raid dans la zone voisine de Yagba Est, où des voyageurs ont été contraints de laisser leurs véhicules, certains enlevés, d'autres volés.

Ce climat d'insécurité croissante inquiète sérieusement les habitants de la région. De nombreux chrétiens dénoncent des attaques de plus en plus fréquentes, notamment ciblant les églises et leurs membres, en particulier pendant les services religieux. Depuis plusieurs années, des attaques similaires ont lieu dans les régions du centre-nord et du nord-ouest du Nigéria, ciblant pasteurs, séminaristes et familles chrétiennes. En 2023, selon Portes Ouvertes, le Nigéria a enregistré plus de 4 100 enlèvements de chrétiens, un chiffre choquant qui représente le plus grand nombre au monde.

Malgré cette situation alarmante, les autorités nigérianes continuent de réfuter l’idée selon laquelle les chrétiens seraient spécifiquement visés en raison de leur foi. Toutefois, les habitants d'Ejiba et d'autres régions chrétiennes du Nigéria affirment que les églises sont devenues des cibles privilégiées des terroristes, surtout en période de rassemblements religieux.

Les répercussions de ces attaques sont graves. À Ejiba, après l’attaque, de nombreuses familles ont choisi de rester chez elles, par crainte de nouvelles violences. Plusieurs rassemblements prévus ont été annulés, et des parents hésitent désormais à laisser leurs enfants participer à des activités organisées par l'église le soir. La situation a amplifié un sentiment général de peur et d'incertitude au sein de la communauté chrétienne locale.

Ces attaques, de plus en plus fréquentes dans les zones rurales du Nigéria, révèlent une tendance inquiétante : celle des terroristes ciblant les lieux de culte, là où la présence policière est souvent insuffisante. Malgré les assurances des autorités fédérales et étatiques, la violence semble s'intensifier, et les communautés chrétiennes continuent de souffrir sous la menace constante de ces actes inhumains.

Les organisations de défense des droits humains avertissent que, si cette violence persiste, de plus en plus de communautés chrétiennes seront exposées à ces enlèvements de masse. La situation reste tragiquement précaire, et la menace terroriste semble loin d'être éradiquée, au contraire.
 

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