À quelques mois des élections présidentielles de 2025 en Côte d'Ivoire, les journalistes et acteurs des médias numériques se sont réunis pour un séminaire important organisé par l'Union des Patrons de Presse en Ligne de Côte d'Ivoire (UPLCI). L'objectif de cette rencontre était de rappeler l'importance d'un journalisme responsable, particulièrement en période électorale, afin d’éviter que l’information ne devienne un facteur de division et de crise. Au centre des débats, Zohoré Lassane, président du GEPCI, a particulièrement attiré l'attention sur la nécessité pour les journalistes d'éviter les dérives qui ont contribué aux tensions des élections passées.

Dans son intervention, Zohoré Lassane a rappelé les événements tragiques de la crise post-électorale de 2010-2011 en Côte d'Ivoire, soulignant l'impact que peuvent avoir les médias lorsqu'ils franchissent certaines lignes rouges. « Quand on parle des médias, on pense aussi à la ligne électorale », a-t-il expliqué. « Nous avons tous vécu 2010-2011, et nous savons ce qui s'est passé. Il faut que chacun ait cette conscience de ne pas franchir une ligne rouge qui pourrait nous conduire à un autre chaos. » L’expérience de cette période difficile doit servir de leçon, selon lui. En tant que journalistes, il est essentiel de se rappeler que les informations diffusées doivent être sources de paix et non de division.

Le président du GPECI  a également insisté sur le fait que, malgré les querelles politiques et les enjeux des élections à venir, la priorité doit être de préserver la paix. « Nous avons des familles, nous avons des enfants. Il faut que nous leur laissions un pays en paix. Cela doit être l'examen de conscience de chacun, à son niveau », a-t-il ajouté, appelant ses confrères à adopter une approche éthique et responsable dans leur couverture des événements.

L'un des points clés soulevés par Zohoré Lassane a été la lutte contre la désinformation, notamment à travers les fake news. Il a souligné que dans le contexte numérique actuel, où la vitesse de diffusion des informations est décuplée, la responsabilité des journalistes est plus grande que jamais. « Les faits sont sacrés, mais il faut faire attention. Si le journalisme devient un révélateur de faits fabriqués, cela devient dangereux », a-t-il averti. le président du GPECI a rappelé qu’en période électorale, certains individus, souvent anonymes, s'érigent en "journalistes" sur les réseaux sociaux, diffusant des informations non vérifiées et parfois mensongères. Cela contribue à brouiller la confiance entre la population et les vrais professionnels des médias.

Il a insisté sur la nécessité de faire la distinction entre les médias professionnels et ceux qui se contentent de propager des rumeurs et des fausses informations. « Vous êtes des professionnels, vous avez la déontologie, l’éthique ; cela doit être votre boussole », a-t-il déclaré, en appelant ses confrères à s'en tenir à des standards de qualité et de véracité dans leur travail.

Zohoré Lassane a conclu son intervention en rappelant que la responsabilité des journalistes ne se limite pas à la diffusion de l'information, mais s'étend à la préservation de la paix et à la prévention des crises. Selon lui, il est impératif que chaque journaliste ait à cœur de servir le pays avant tout, en veillant à ce que leur travail n’envenime pas la situation politique. « Souvenez-vous de Marcoussi. On nous a accusés d'être des pyromanes. Si cela n'est pas arrivé, c’est grâce à la vigilance de ceux qui ont su garder leur calme et leur éthique dans la couverture de l’information », a-t-il rappelé.

En ce sens, le premier responsable du GPECI appelle ses confrères à prendre conscience du pouvoir qu'ils détiennent. « Nous avons une responsabilité envers la Côte d'Ivoire. Quelle que soit la ligne que nous défendons, nous devons être conscients que notre travail peut faire la différence entre la paix et la violence », a-t-il conclu.

Le séminaire organisé par l'UPLCI a été un moment fort d'engagement pour une presse responsable en Côte d'Ivoire. Face aux défis des élections présidentielles de 2025, Zohoré Lassane a clairement défini le rôle essentiel des journalistes dans la prévention des crises. Dans un contexte où l’information circule à une vitesse inédite, il est fondamental que les journalistes fassent preuve de discernement et de rigueur. En agissant de manière éthique et en respectant les principes fondamentaux du journalisme, ils auront un rôle clé à jouer pour garantir des élections pacifiques et un avenir serein pour la Côte d'Ivoire.

Ethan